« Nos parents ne nous donnent pas plus que les animaux à leurs petits. Ils nous mettent au monde avec leur péché et ils ne s'inquiètent guère de notre rédemption. »
Pierre Drieu La Rochelle
A l’école, vite il faut grandir. J’ai pas envie de parler, je reste avec les amis que j’ai dans la tête. Les autres, ils m’ aiment pas ; Ils sont méchants les enfants.
De Huit à quinze ans, rituel.
Je passe le porche, le grand portail.
Avant douze ans, je tourne à gauche, après à droite.
C’est pareil. Ils sont trois ou quatre, ça dépend si c’est un bon ou un mauvais jour.
-Alors petit mongol (je savais que c’était pas gentil, mais je ne savais pas ce que c’était)
- petit con, tiens prends : Une taloche sur la gueule, une tape forte sur ma tête, ça vibre. Coup de pied au cul quand je suis plus à porter des mains, ça rigole bien. C’est drôle.
Des fois je rigole aussi, complice. C’est pas moi qu’il tape, c’est juste drôle.
Rituel. Angoisse. Tous les jours, la peur, pas envie de prendre des coups devant tout le monde, ça fait mal encore plus devant tout le monde. Dans ma classe, ils le savent, alors des fois, il y en a qui me tapent un peu aussi.
Pas après Treize ans. Non là, ils ne me frappent plus comme les autres devant le porche. Juste ils ne me parlent pas.
Rien d’extraordinaire, avant, il y a longtemps. Tout comme les autres, juste envie d’aller dans la grande ville et d’éviter les porches. Respiration. A la sortie du métro, pas de taloches, pas de portails ou de porches.
Personne ne sait. J’ai pas honte.
« Y a longtemps qu'j'ai pas vu l'soleil
Dans mon univers souterrain
Pour moi tous les jours sont pareils
Pour moi la vie ça sert à rien
Je suis comme un néon éteint...
J'travaille à l'Underground Café »
La complainte de la serveuse automate - Starmania
La défense n’est pas un quartier. Les journalistes qui accolent le terme quartier et affaires pour parler de ces ensembles de tours qui, si on y réfléchit bien, sont plus près de l’animalité que du progrès économique, donc, d’une avancée n’y travaillent pas.
A peine sorti de nos RER et autre « transports collectifs » que nous voilà en train de nous identifier à l’entrée des autels ériger pour notre mission, produire. Gentils organisateurs ou gentils membres nous allons tous participer aujourd’hui à la bonne marche du pays comme toutes fourmis ouvrières et contribuer à nourrir notre reine économie.
Comment pouvons nous nous laisser faire ? C’est vrai, une telle représentation aurait déjà dû se faire dresser les foules.
On fait deux mensonges. Un pour la France des salariés : vous n’avez pas le choix, chaque jour votre travail est en jeu, donc votre position sociale, donc l’argent, donc votre vie.
Un pour les cadres : faites de l’argent, vous avez des stock-options donc c’est vous qui gagnez de l’argent, donc vous en voulez toujours plus, donc vous avez peur de perdre vos avantages, donc vous êtes prisonniers.
J’arrive comme à mon habitude un peu à la « Bourre » à la limite de la réprimande. Attention selon le retard il y a plusieurs types de remontrances.
Il y a ainsi le retard qui conduit à une remarque bien sentie du type « Guy Degrenne » qui sans vraiment vous nuire est très lourde de bon matin.
Moins anodin, le retard qui engendre un mail, Juste pour vous faire remarquer que vous n’étiez pas là à l’heure où il vous a été envoyé ! Il exagère, vous pensez.
Il caricature, vous trouvez.