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lemonsieurdelatele

VIP-Blog de lemonsieurdelatele
  • 10 articles publiés
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  • Créé le : 09/02/2007 09:27
    Modifié : 28/03/2007 15:07

    Garçon (34 ans)
    Origine : Paris
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    le debut de la fin

    09/02/2007 09:31



    « Lorsqu'on a pénétré le fond des choses, la perte des illusions amène la mort de l'âme, c'est-à-dire un désintéressement complet sur tout ce qui touche et occupe les autres hommes. »

     Chamfort

    Les matins se ressemblent. Plus difficiles certaines fois, plus simples d’autres. Aujourd’hui j’ai encore le goût amer de mon compagnon somnifère dans la bouche. Sept heures et il est temps de se confronter à une réalité que j’esquive la nuit.

    En tournant la tête je vois le dos de Marie.

    C’est mon domaine, ma terre. Le corps ressemble à un champ sur lequel pousse ce que l’on sème. Sur le sien j’y ai mis mes espoirs. Marie est mon salut, c’est trop pour un seul être.

    La première fois que je l’ai aperçu,  je suis remonté de ses mains à son visage.

    Je me souviens de ce café, du thé que je buvais, encore étonné de me retrouver dans un bar moi qui d’habitude ne traîne jamais dans ces endroits non accompagné, j’y mettais pour la première fois les pieds en solitaire.

     

     

     

      Ses mains, ses avants bras tout m’avait remué, ému. Je crois que dés la première minute où je l’ai remarqué j’en suis tombé amoureux comme dans ces comédies romantiques de rob Reiner pas du tout crédible. 

     Je me suis retrouvé projeté dans un film hollywoodien avec violons et écran en cinémascope. Tom Hanks rencontrait Meg Ryan.

    More than words
    is all you have to do to make it real.
    Then you wouldn't have to say
    that you love me.
    Cause I'd already know.
    What would you do
    if my heart was torn in two?
    More than words to show you feel
    that your love for me is real.
    What would you say if I took those words away?
    Then you couldn't make things new
    just by saying "I love you."
    More than words.
    Now that I've tried to
    talk to you and make you understand.
    All you have to do is close your eyes
    and just reach out your hands,
    And touch me,
    hold me close, don't ever let me go
    .” EXTREME

    Depuis je suis amarré à son corps et ce matin encore quand je la respire à mes côtés, pendant quelques secondes, je suis heureux. Elle est hôtesse de l’air, elle est l’hôtesse  de mon amour Je suis le plus heureux des hommes. Ces secondes sont chères, les milliers d’autres à vivre sont insupportables.

     

     

     

     

     J’avais renoncé à mes rêves. Il est  huit heures et le mur de la rue d’à côté sent déjà la pisse. Trente ans de ma vie se sont écoulés et vingt à trente pour cent de mes gestes et paroles sont des automatismes. Je prends ce métro, cette ligne, ce wagon de tête tous les jours depuis plus de deux ans. Le décor est immuable presque rassurant. Les acteurs sont interchangeables, seule les postures et le poids des regards sont identiques.

     

     

     

      Si on observe bien, on trouvera très souvent un angoissé qui se mord les lèvres, se répétant le discours qu’il aimerait  enfin cracher à la gueule de son supérieur,  la secrétaire en train de « fignoler » le maquillage qui va servir de masque à sa misère et de cocaïne à son cerveau, lui donnant la force de se traîner jusqu’au soir en se disant toute la journée, «  je suis jolie et je suis une autre. 

    Il y a aussi quelque chose qui m’a toujours perturbé : des hommes entre quarante et cinquante ans, habillés avec un costume hors du temps, dont les ourlets fait et défaits au gré de ce que leurs épouses auront estimé être la mode, laisse deviner  l’age ; un vieil imperméable avec galons informe et souvent de couleur beige, aussi terne que le simple mot beige le laisse supposer, et des mocassins, à glands parfois. Ce qui me trouble n’a rien à voir avec les détails vestimentaires.

    Tout d’abord leurs yeux souvent fuyant et humides, leurs gestes maladroits et gauches  et l‘air préoccupé sur leur visage qui m’amène directement à la question : que font-ils encore dans le métro ? Un ami m’a dit un jour que tous les mecs de plus de quarante ans qui prenait le métro pour se rendre à leur travail sont des loosers.  Il y a certainement de cela dans mon esprit tant je les trouve si mal à l’aise avec leur attaché case en cuir ramolli par toute la sueur que le stress aura fait sortir de leurs corps et par toute la résignation qui les a fait serrer de rage leur porte douleur.

    Mon passe-temps favori durant mon trajet est d’imaginer la vie des gens, leur profession, s’ils sont mariés, s’ils ont des enfants et quand je leur en donne, j’imagine également leurs têtes et les rapports qu’ils entretiennent avec le père ou la mère putatif(ve) qui se raclent la gorge devant moi.

     

     

     

     






    fourmis fourmis.....

    09/02/2007 13:14



    Quelquefois comme pour donner à cette répétition permanente un peu de vie je tentais de créer un décalage dans ma tête pour rendre la situation  moins pathétique. Une année à essayer d’imaginer la vie, les métiers des autres soumis qui transitaient comme mois cela suffisait.

     

    Le renouvellement est nécessaire pour éviter les digressions de mon cerveau vers ma propre vie et sa grande médiocrité. C’est ainsi qu’un matin je me pris à visualiser le sexe et les sous-vêtements de toutes les femmes qui avaient l’air d’avoir plus de 15 et moins de 50 ans. Très politiquement correct.

     L’exercice n’est pas sans danger, on n’est jamais à l’abri d’un fou rire. C’est comme si d’un seul coup pendant quarante-cinq minutes vous étiez propulsé dans un épisode de la quatrième dimension. Il est ainsi des heures de transports qui se changent en rire opportun, les matins de grisailles quant il s’agit de se rendre à la défense.

    La sortie du métro s’accompagne irrémédiablement pour moi d’une inspiration franche et additive. Je trouve que l’odeur qui habite les innombrables trous sous terre qui « gruyèrisent » paris est unique. Cela pue mais je ne sais pourquoi j’aime ces relents, un peu comme l’odeur de l’essence.

      Une étrange fascination/répulsion envers ce miasme particulier, comme des émanations de nous, une odeur familière et bestiale.

     

     Bestiale, bétaillère, wagons de bestiaux, abattoirs.

     La promiscuité, la proximité, la mort. Déjà.

     

    « Paris, je ne t'aime plus

    Entends le bruit que font les Français à genoux
    Dix ans qu'ils sont pliés, dix ans de servitude
    Et quand on vit par terre on prend des habitudes
    Quand il s'élèveront nous resterons chez nous

    Paris, je ne t'aime plus
     » LEO FERRE

     Avant, c’était déjà dur. Déjà. Je fais comme ci tout commence là, devant ce métro, comme si chaque matin il accouchait de mon clone, silencieux et fade ; bien mon clone.

                 Mais je suis obligé de dire quand même.

               Il y a longtemps j’ai voulu oublier. Je veux éviter de me   souvenir d’il y a longtemps.

     

     

                 Curriculum vitae de il y a longtemps.

     Né.Certainement. Dans un petit village de Normandie. Paysage vert parce qu’il pleut bien. Une famille, ah oui, c’est ça une famille. Papa et  maman, petits commerçants, travaillant dur, beaucoup, pour pas grand-chose.

      Les gens disent terriens, moi je dis froids, distants, pas affectueux.

     Les gens disent petite famille normale, moi je me souviens de mon père qui tapait fort sur ma mère. Terrien.

    Quand j’arrivais en retard aussi, le ceinturon sur mon dos, normal, terrien.

     T’es rien. C’est ce que je me disais moi.

    Enfance un peu compliquée. Intermittent de l’enfance, j’allais à l’école, je buvais du lait de ferme, mes joues remplies et belles. Mon statut je l’avais, je faisais mes heures. Intermittent de l’enfance. C’est dur d’avoir son statut, parce que le ceinturon il n’aide pas à avoir le statut, et quand maman pleure à genoux sur le carrelage de la cuisine, non plus.

     Moi je pleure plus, je suis tout sec. Parce que je me demande si je suis pas un grand. Je crois que j’abuse, je suis pas un vrai intermittent, je suis déjà grand.

     Les autres, ils savent pas. Quelle gentille famille, normale, bien.

    Pas de ceinturon, pas de carreaux de vitre cassés par le poing de papa.

     Tout bien.

     

     

     

     

     

     

     

     

     






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