Un jeu de rôles que je conseille à tout élève de conservatoire d’art dramatique. Premier tour du conservatoire, passer un entretien en anglais lorsque son vocabulaire se résument depuis des années à des clichés de drague employée lors de mes périples à Londres et, quant on sait à quel point les Anglaises sont faciles cela en dit encore plus long sur l’étendue de mes connaissances
Le deuxième tour et pas le moindre, il s’agit d’une boite de nouvelle technologie informatique. Oupps ! , J’avais touché mon premier ordinateur huit semaines plus tôt.
L’exercice consistait donc à ce que ces deux hics ne se remarquent pas. J’attendais la réponse avec un sourire au coin des lèvres me demandant ce que l’autre Néron avait bien pu penser de ma prestation.
La réponse ne se fit pas attendre longtemps. On me proposa un contrat de chef de projet médias à 50Kilos euros.
Voilà comment du jour en lendemain je suis devenu un autre. Moi et mes semblables contrits dans nos costumes étroits de jeunes cadres à qui l’avenir sourit mais dont le passé fait salement la gueule.
Je me croyais conforté dans l’idée que décidément les Américains sont bien cons.
Grossière erreur, je ne connaissais rien à toutes ces technologies, soit, mais dés le lundi qui suivit mon embauche je compris que dans peu de temps cela serait réparé.
Je reçus par mail, un planning m’indiquant sept semaines de formation intensive. Trois consacrées aux bases, deux aux architectures Web et deux à la spécificité de l’image via le net.
Cela de 8h30 à 19h tous les jours. Pour finaliser l’objet que je devenais, un petit séminaire commercial parce que chez nos amis ricains le commercial est toujours caché quelque part.
Je navigue donc dans ces eaux ni troubles, ni turquoise, une mer calme, une mer morte.
Ce bal aiguisé de pouvoir et de désir de pouvoir je ne le contemplais plus. J’y avais ma part, j’y menais ma danse.
Notre existence se résume donc au compromis. Pas avec les autres, avec soi. L’enfer c’est moi. Etouffer pulsions et envies, marginalité et différences, s’acclimater, se dompter.