En fait de globalisation, la conséquence est que le monde est à notre portée, dans notre salon, nous n’avons plus besoin de faire d’effort pour aller à sa rencontre. Le monde est tout petit. Il tient dans mon mackintosh.
Tout un chacun peut vivre en autarcie la plus totale, et si par la plus terrible erreur on est de nouveau confronté aux autres, aucun problème. Je peux être dans le monde, manger ce que mangent les autres, écouter la même musique, débattre des même sujets et me sentir investit à l’identique tout en vivant reclus comme un ermite, sans le mysticisme.
Peut-être est-ce la forme ultime de liberté ? La cacher dans un monde recréer à sa mesure, dans 50 mètres carrés, au cœur de la ville.
Légitimer l’égoïsme, la peur de l’autre, l’hypothétique contagion, c’est peut-être ce qui a fait et fera le succès de ces avancées spectaculaires qui vont nous rapprocher les uns des autres en créant une frontière physique hermétique. Je suis près de toi mais jamais à coté. Je t’aime mais je ne te touche pas. Une ère nouvelle s’ouvre à nous, celle de la mondialisation tantrique.
Comment je suis arrivé là ? Juste après avoir signé l’armistice avec mes illusions.
-Comment s’est passé ton rendez-vous ? Me dit marie
-Bien, je crois qu’il a apprécié ce que j’avais préparé. Tu sais, il a vachement aimé ce que j’ai écrit et m’a demandé ce que je foutais dans cette boite.
- Je t’ai toujours dit que tu étais doué, me dit-elle avec un grand sourire.
Mon amour, je sais que pour toi, tout est évident, pensais-je.
Elle avait les cheveux châtains et les yeux noisette. Tout dans son visage n’exprimait que paix et douceur. C est une fille simple, apaisante, qui vous fait du bien. Quand je la regarde, je l’aime. Quand je la sens, je l’aime. Quand je la touche, je l’aime. Son corps dans lequel j’aime être, est rempli de recoins où se blottir. Lorsque j’ai rencontré marie, je n’étais rien. Avant elle je n’étais rien et les autres que j’avais couchées dans mon lit non plus. Si j’ai fait l’amour c’était d’abord à moi-même, comme un apprentissage de soi.
Dans le regard et la satisfaction de mes partenaires c’est un encouragement à m’aimer que je lisais.
Marie, c’était différent. Bien sur, le sentiment de fierté lorsque je sentais son corps vibrer sous moi était là, mais si à chaque va-et-vient c’est plus loin que je voulais aller, c’est surtout pour lui dire prends-moi aussi, prends-moi entier en toi puisqu’en dehors de toi je ne suis pas.